mardi 19 février 2008

De Forlonge (suite)

… Au ciel ta chevelure qui se retire solennellement


Des pluies comme on n’en voit jamais plus des noix
Des feux Saint-Elme
Des soleils lamés des nuits murmurées
Des cathédrales aussi


Qui sont des carcasses de grands chevaux rongés
Que la mer a crachés de très loin
Mais que les gens continuent d’adorer


Des tas de choses oubliées


Des tas de choses rêvées
Tandis que nous deux Lointaine-ma-distraite
Nous deux


Dans le paysage nous entrons jamais fané
Plus forts que cent mille ruts.”

Texte : Aimé Césaire, De Forlonge (Corps perdus)

mercredi 13 février 2008

La magie de Cuba

Souvenirs de Cuba, où j'ai séjourné à plusieurs reprises pour les besoins de la réalisation d'un livre… C'était il y a quelques années. Les mots simples et magiques de Georges Brassens m'ont semblé les plus appropriés pour “illustrer” cette série de photos…

“Chères images aperçues


Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain


Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne


Des épisodes du chemin
Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie


A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux cœurs qui doivent vous attendre


Aux yeux qu'on n'a jamais revus…”


Texte : Georges Brassens (Les Passantes)
Photos réalisées dans la ville de Trinidad, Cuba


jeudi 7 février 2008

Han, le coupeur de cannes !

Sur un poème d'Aimé Césaire, “De Forlonge” ( in Corps perdu, éditions Fragrance, 1950), magnifique, complexe et secret, voici ma vision de la coupe de la canne, telle qu'elle se déroule dans les champs à la Martinique, aujourd'hui comme hier…


Il y a en face de moi un paysan extraordinaire
Ce que chante le paysan c’est une histoire
De coupeurs de cannes


Han le coupeur de cannes
Saisit la dame à grand cheveux
En trois morceaux la coupe


Ah le coupeur de cannes
La vierge point n’enterre
La coupe en morceaux
Les jette derrière
Ah le coupeur de cannes




Chante le paysan et vers un soir de coutelas s’avance
Sans colère



Les cheveux décoiffés de la dame aux grands cheveux
font des ruisseaux de lumière


Ainsi chante le paysan
Il y des tas de choses dont je ne sais pas le nom
Et que je voudrais te dire…